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. Bye Bye, Monsieur Fred
[Extrait de Libération du samedi 7 juillet 2001]

«Le Monde de monsieur Fred». Ouï FM, samedi, de 23 h à minuit.

   C'est la der des ders pour le cultissime Monde de monsieur Fred, adulé par les auditeurs de Ouï FM qui lui ont consacré foultitude de sites web. L'émission, parmi les meilleures de la radio, ne sera pas reconduite l'année prochaine, ses auteurs préférant, selon Daniel Morin, «éviter de finir fatigués, plutôt qu'on nous dise "-ça suffit les mecs"». Depuis décembre 1998, il leur fallait concocter tous les jours de la semaine une heure d'émission, enregistrée et mixée en direct à 23 heures. D'abord uniquement écrite par Fred Martin (le fils de Jacques), elle était rédigée le mardi et le jeudi depuis plusieurs mois par Daniel Morin (alias l'affreux docteur Helmut Perchut). Samedi soir, à la Cigale, ils seront près de 1200 à se retrouver pour la dernière fois au milieu de la forêt magique et des mondes farfelus inventés par ces cerveaux grouillant d'idées et de bons mots. Adieu donc parodies de Goldorak et jeux télévisés à questions idiotes, adieu Marguerite, «la chaussette de sport qui pue et qui parle», adieu Niluje, sorte de «croisement entre un tapir et Plastic Bertrand», adieu Monsieur Meuble, Steph et Latex. Et exit Virginie la dernière en date, «pouffiasse gâtée de base», et son pendant masculin, «fausse racaille». Les parents d'ados scolarisés se féliciteront de l'arrêt de cette «émission culturelle» (dixit Fred), émincée de chansons introuvables sur la FM (Boris Vian, Bobby Lapointe ou Georges Brassens),qui maintenait éveillée jusqu'à minuit leur progéniture exaltée. Caroline Bonnefond
La fréquence de Ouï FM à Paris: 102.3.
. LMDMF [Extrait de Libération du Lundi 28 février 2000]
Ouï FM, Le Monde de Monsieur Fred, 23h.

   Encore une soirée délirante, un voyage impromptu dans Le Monde de Monsieur Fred (prononcer "elle aime des meufs", LMDMF). Le fils de Jacques Martin et de Danièle Evenou va une fois de plus nous improviser ses sketches loufoques hyperpréparés (sept heures d'écriture). Son émission atypique et géniale se joue ce soir en public au Réservoir (1). Comme tous les jours que Niluje fait, l'équivalent de trente pages seront lues en direct avec l'aide de l'indispensable réalisateur Latex, "le gentil vampire aux dreadlocks". Pour la première au Réservoir, le 15 novembre dernier, Fred à la mèche, du haut de ses 26 pommes cinquante, provoqua une véritable émeute d'ados venus assister à leur émission culte. Il faudrait Bercy pour Fred et sa forêt magique peuplée d'arbres parlants, de garces maso, de garçons malheureux en amour. Accompagné du professeur Helmut Perchut, spécialisé dans le frottis vaginal (génialement interprété par Daniel Morin, également sérieux présentateur des infos sur la station), il hystérise haut perché ses multiples personnages farfelus. Il y a Marguerite, la "chaussette de sport qui pue et qui parle", Spock échappé de Star Trek, Léon Tom Cruise, Robin, l'acolyte de Batman, qui se demande "s'il n'a pas l'air d'un con avec son slip vert skai". Au gré de ses plus ou moins bonnes inspirations, Fred raconte les aventures de la petite Dorothy au pays des nains à neuf burnes, ou la mission secrète de l'agent secret "Edelweiss Molle". Le tout entrecoupé de rock et d'expressions fétiches empruntées à Vian: "Je m'applique volontiers à penser aux choses auxquelles je pense que les autres ne penseront pas." Alors, selon la formule consacrée, à ce soir sinon "panpan cucul!"

Caroline Bonnefond

Oui FM, à Paris: 102.3 FM, sur Canal Satellite, la Lyonnaise Câble, www.ouifm.fr. Voir aussi:
www.dvd-tracker.com/mrfred

(1) Réservoir: 16, rue de la Forge Royale, 75011 Paris.

[Cet Article a été posté par Teenage]

   [Extrait de Broadcast n°83 & 84 -22/12/99]
Fred Martin pris en flagrant
délire au micro de Ouï FM

Tous les soirs, Frédéric Martin s'installe au micro de Ouï FM comme on entre en scène. Il interprète une série de personnages délirants et se livre, avec ses acolytes, à un one-man show décoiffant. Présentation du phénomène...
   Si vous ne connaissez pas le docteur Helmut Perchut, Marguerite, Latex, Niluje ou même Léon Tom Cruise... il est temps d'aller faire un tour dans la Forêt magique de Ouï FM, haut lieu de l'imaginaire, un domaine préservé par Frédéric Martin tous les soirs de 23 h à minuit. Inutile d'entrer dans Le monde de Monsieur Fred avec l'idée de zapper une nouvelle fois sur un concept de libre antenne, avec un remix déjà vu de musique-pub-blabla et d'animateur passe-disques. On a beau être sur une musicale jeune, le one-man show proposé tous les soirs par Fred Martin est une prestation de comédien à part entière. Chaque soir de la semaine, les auditeurs de la station parisienne découvrent les nouvelles aventures radiophoniques de personnages récurrents ou nouveaux, interprétés par Frédéric Martin et ses acolytes.
   Avec son compère, Guillaume Denis (serait-ce le nouveau duo Péronni / Gerra ?), Fred Martin se réunit un jour sur deux pour écrire de nouveaux épisodes de cette saga délirante. Le reste de la semaine, c'est seul, devant son iMac, dans son appartement enfumé et mansardé, qu'il donne vie à ses personnages. "Je consacre sept heures de mon temps à l'écriture, raconte Fred Martin. Une émission comme celle que je présente sur Ouï FM équivaut à un manuscrit de trente pages par jour. le n'ai pas le temps de faire autre chose: je m'endors en pensant à mon émission et je me réveille avec l'obsession de trouver de nouvelles idées." En effet, contrairement à ce que pourrait croire l'auditeur, le comédien laisse peu de place à l'improvisation. Chaque intervention est écrite, y compris les envolées lyriques. Les lundi, mardi et jeudi, les auditeurs pénètrent avec Fred Martin dans l'univers pas comnun de la Forêt magique. Ici, plus de repères, le temps s'arrête, tout devient possible. Niluje, sale gosse impoli à la voix criarde, fréquente le docteur Helmut Perchut à l'accent germanique très prononcé (interprété par Daniel Morin, présentateur des infos sur la station). Les autres jours, les comparses de l'émission réalisent de nombreux sketches avec des personnages désormais bien connus des fans de l'émission: Marguerite, la chaussette de sport qui pue, Léon Tom Cruise, Latex, Monsieur Meuble, le colonel Hathi, sans oublier Virginie et ses aventures trépidantes. Un site Internet consacré à l'émission a même vu le jour récemment et dresse le portrait de chaque personnage
(
www.dvd-tracker.com/mrfred).

  

  

[Photos: Laurence Jarrousse | Cliquez dessus pour zoomer]

   Le show radio de Fred, qui remporte un vrai succès depuis la rentrée, était jusqu'alors enregistré en public tous les vendredis du studio de la station. Vu l'affluence des auditeurs devant les locaux, installés à la Bastille, Michaël Gentile, patron de l'antenne, a décidé de ne plus accepter de public dans les studios et de privilégier les enregistrements en extérieurs. C'est ainsi que pour fêter la 300e édition du Monde de Monsieur Fred, le 20 décembre, Fred et ses acolytes se sont produits au Réservoir à Paris devant un public en délire. Un succès sans appel car lors du premier enregistrement dans la même salle, le 15 novembre dernier, quelque 600 personnes s'y étaient déjà présentées. Les cassettes de l'émission circulent même sous le manteau dans les lycées, pour ceux qui ont raté quelques épisodes de la série. Face à son public, Fred Martin met plus que jamais ses personnages en scène avec l'idée de se produire, un jour, dans une salle de spectacle pour un vrai one-man show.
   Fils de l'animateur Jacques Martin, Fred était déjà sur les plateaux télé à cinq ans. Fier de son fils, Jacques Martin est heureux de le voir évoluer librement sur une antenne indépendante: "Je pense qu'il ne pourrait faire ça nulle part ailleurs." "je pourrais très bien être animateur d'une émission télé et gagner 30000 francs par mois, confie Fred. Mais je préfère me construire une carrière autour de la création et de l'écriture. Mon rêve serait de passer un casting à Londres pour jouer dans une comédie musicale parce qu'en plus, j'adore chanter." En attendant, ce jeune homme de 26 ans cherche à aménager son emploi du temps pour écrire le spectacle dont il rêve... Michaël Gentile, compréhensif, est prêt à revoir à la baisse le rythme de ses interventions à l'antenne. Mais attention, pas question pour autant de laisser l'oiseau s'échapper du studio.

Marie-Juliette Levin

Le choix de la Rédaction
Innovante, insolente, délirante, Le monde de Monsieur Fred est une émission qui n'existe nulle part ailleurs sur la Bande FM et qui prend toute sa dimension au coeur du format atypique et décalé de Ouï FM.
La prestation quotidienne de Fred Martin est un exercice de style unique qui s'inscrit dans la lignée humoristique des Nuls, Desproges et autres Dupontel... un phénomène à suivre de toute urgence...



Une Voix dans la nuit [Extrait de Stratégies n°1089 -19/2/1999]
Tous les soirs depuis six mois, Frédéric Martin occupe l'antenne de Ouï FM pour Le Monde de monsieur Fred. Humour, délire et poésie.

   Attention, talent. Frédéric Martin est un comédien. Un vrai. L'un de ceux qui savent tout faire. Ecrire, jouer, imiter, chanter, faire sourire, rire et pleurer dans la même minute. Un inconnu qui pourrait bien ne plus l'être longtemps. L'écouter un soir, entre onze heures et minuit sur Ouï FM, c'est déjà avoir envie d'y revenir. Tous les soirs, il invite à entrer dans Le Monde de monsieur Fred, une heure d'émission inclassable qu'il conçoit tout seul, ou presque, depuis août dernier. A l'écouter, on devine qu'il a dû passer la majeure partie de ses vingt-cinq ans devant la télévision, une oreille collée à sa chaîne, un œil dans les livres. Bien secoué, l'ensemble entraîne les auditeurs dans "la forêt magique de Ouï FM".
   Les aficionados y retrouvent souvent la même galerie de personnages. Outre Monsieur Fred himself, il y a Marguerite, "ma chaussette de sport qui pue et qui parle", comme il la définit; le colonel Hathi, un éléphant "honteusement piqué au Livre de la jungle", dont la seule expression se limite à un barrissement. Parfois s'y ajoutent le Dr Helmut Mout, inspiré et joué par un journaliste de la radio; monsieur Spock, échappé de Star Trek, dont la seule intervention revient à dire "Tout cela est assez logique, monsieur Fred" et qui le téléporte assez souvent d'une action à une autre. Et puis, il ne faudrait pas oublier l'indispensable Latex, le génial réalisateur de l'émission, vingt ans dont six de radio, surnommé aussi "le gentil vampire aux dreadlocks", qui lâche de temps de temps ses onomatopées "ouais ! ouais ! ouais !" pleines d'entrain.

Imitateur et cultivé

   Voilà pour le commun. Mais à chaque émission, des personnages sont créés, connus ou inconnus, tous mis en voix par Frédéric Martin, comme Batman et Robin, James Bond, une petite sirène... Et avec eux, des situations délirantes. Dans son émission préférée, mettant en scène le super-héros chauve-souris, le fidèle second Robin se demande "s'il n'a pas l'air d'un con, avec son slip vert en skai", révèle qu'il est homosexuel depuis qu'il a rencontré le Joker en vacances à Mykonos et Frédéric-Batman-Martin se prend "la bat-gourde du siècle" en se faisant masser par une shampouineuse experte.
   Avec sa voix de lutin, tantôt lubrique, tantôt poétique, Frédéric Martin cite indistinctement Les méditations métaphysiques de Descartes, Boris Vian, Oscar Wilde, Georges Pérec, Raymond Queneau, Lewis Carroll, ou la dernière information du moment. Il connaît par cœur les situations des bandes dessinées d'Edika, de Gotlib et les Comics américains, tous les films de Tim Burton (L'étrange Noël de Mr. Jack, Batman 2, Edward aux mains d'argent) et de Jim Carrey. Il adore Les Nuls et le duo Bacri-Jaoui (Cuisine et Dépendances, Un air de famille), peut chanter a capella toutes les comédies musicales, du Magicien d'Oz aux Demoiselles de Rochefort, Annie Cordy et Chantal Goya. Il se détend à l'écoute de groupes comme Morcheeba, Björk et Portishead. On est loin des animateurs incultes et standardisés des stations FM jeunes surformatées. Loin aussi du comique souvent gras d'un Laurent Gerra sur Europe 1. Ce qui ne l'empêche pas de lancer que le corbillard de Michel Petrucciani était une Smart. "J'avais testé la plaisanterie sur mes proches", se justifie-t-il. Pourtant, Frédéric Martin ne se revendique pas comme animateur de radio. "La radio est un hasard, c'est comme si j'étais en prépa", prévient cet adorateur de "la prise de tête".
   Après quelques chroniques occasionnelles dans l'émission de Florence Denou Beat, whisky et poésie sur Ouï FM, Michaël Gentile, le patron de la station, le remarque, lui fait faire des essais et le lance sans filet à la rentrée. Jusque-là, il avait davantage connu le monde de la télévision et du spectacle. Outre la vente de quelques sketchs pour la dernière année du Bébête Show sur TF1, il a travaillé pendant deux ans avec Raphaël Mezrahi pour ses interviews sur Canal+. "Il est bien placé pour gagner le Prix d'Amérique de la radio ou de la télévision", prévoit déjà Stéphane Collaro."

Le fils de...

   Mais sa vocation est ailleurs. Elle s'était déjà affirmée rue Blanche, dans cette fameuse école où il a appris le métier qu'il rêve de faire depuis l'âge de quinze ans, comédien. Avant, il voulait plutôt être avocat, par défi envers sa mère, Danièle Évenou, et son père, l'animateur Jacques Martin. "Un jour, à l'école, je jouais dans une pièce de Marivaux, raconte-t-il. J'ai commencé à dire un truc, les gens ont ri et j'ai continué." Depuis, il n'avait qu'un rêve: monter sur scène. L'été dernier, il l'a réalisé au festival off d'Avignon, où il jouait son one-man-show, intitulé Dans le Mur. "J'ai vécu l'enfer vingt-et-un jours de suite, avec les gens qui sortent pendant les sketchs et tout le reste..." Mais il y a beaucoup appris, sur son métier, sur lui, sur ses problèmes d'Œdipe, lui qui pensait surtout être "le fils de...". Aujourd'hui, il souhaite tout à la fois y retourner, mettre en scène un film et être aussi bon dans son métier que son frère Jean-Baptiste. "Je sais où je veux aller, et je sais que ça passe par le travail."
  
En attendant, tous les jours, on peut le croiser au café des Anges, rue de la Roquette, à Paris, entre son appartement et la radio. C'est là qu'il écrit, sept heures durant, seul au milieu des gens, les vingt-cinq à trente feuillets du Monde de monsieur Fred du même soir.

Lionel Gaillaud
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